En 1812, les soldats britanniques s’alignent en rangs parfaits, vêtus de rouge vif, et tirent des salves comme des professionnels. Ils sont disciplinés et totalement dépassés. Les Américains se sont battus avec des embuscades, des tactiques irrégulières et des attaques créatives sur les lignes de ravitaillement.
Aujourd’hui, le Canada est confronté au même défi.
Les droits de douane américains frappant tous nos produits, à l’exception de 10 % sur l’énergie, on attend de nous que nous ripostions par des droits de douane équivalents. C’est trop poli
L’heure n’est pas aux rangs serrés et aux réponses prévisibles. L’heure est à la guerre économique asymétrique – créative, implacable, souvent déniée, mais absolument efficace.
Papier de verre du canal Welland
Au lieu de fermer le canal Welland (trop évident), nous déclarons simplement que cette artère maritime vitale a besoin d’inspections de maintenance supplémentaires – contrôles de sécurité, examens environnementaux, tests de résistance des infrastructures.
Le fret ralentit. Les coûts augmentent. Les usines du Midwest qui dépendent des expéditions des Grands Lacs vers les marchés mondiaux le ressentent immédiatement. Et quelle est l’excuse du Canada ? Nous ne faisons que gérer de manière responsable la sécurité publique.
Inspections agricoles – « Pour votre sécurité
Chaque expédition américaine de viande bovine, de produits laitiers, de blé et de produits alimentaires transformés est soudain soumise à des inspections et à des exigences accrues en matière de documentation. Pas de droits de douane, mais un renforcement de la biosécurité et de la protection des consommateurs.
Les agriculteurs et les entreprises agroalimentaires n’appelleront pas la Maison Blanche – ils crieront à leurs propres députés. C’est exactement ce qu’il faut faire.
Réexamen de la priorité accordée aux terres rares
Le Canada contrôle les principales sources d’approvisionnement en lithium, en nickel et en terres rares. Au lieu d’interdire les exportations, nous commençons simplement à donner la priorité aux acheteurs nationaux et non américains.
Les fabricants américains de véhicules électriques et les entreprises technologiques doivent attendre plus longtemps et payer plus cher. Pas de gros titres – juste des désagréments lents et coûteux.
Examen des incitations fiscales
Les entreprises américaines implantées au Canada bénéficient de nombreux avantages fiscaux et incitatifs. Le Canada peut repenser ces programmes – après tout, pourquoi les entreprises américaines bénéficieraient-elles d’un traitement de faveur alors que leur gouvernement nous impose des droits de douane ?
Il ne s’agit pas de représailles, mais simplement d’une bonne gestion politique. Et elle touche directement les actionnaires américains.
Tempête de sable administrative – Le pouvoir du presse-papiers
C’est le joyau de la couronne. Pas de droits de douane. Pas d’interdictions. Juste une paperasserie implacable à la frontière :
- Nouveaux formulaires environnementaux pour les pièces automobiles.
- Mesures supplémentaires de sécurité alimentaire pour chaque envoi.
- Inspections aléatoires des produits américains, le tout sous couvert de « protection des consommateurs ».
- Même les commandes d’Amazon en provenance des États-Unis pourraient faire l’objet d’une « inspection dans le cadre d’un projet pilote ».
Les chaînes d’approvisionnement en flux tendus détestent le papier de verre. Et les exportateurs américains exigeront une aide – de la part de leur propre gouvernement.
Pourquoi l’asymétrie l’emporte
Les anciennes guerres commerciales étaient menées à coups de droits de douane et de contre-tarifs. Cela ne fonctionne pas lorsque nos chaînes d’approvisionnement sont si profondément imbriquées.
L’asymétrie fonctionne parce que l’économie américaine est vulnérable aux frictions. Chaque heure de paperasserie supplémentaire, chaque nouvel obstacle à la conformité – tout cela engendre des coûts réels, des temps d’arrêt d’usine réels et une pression politique réelle.
Le mot de la fin : La dissuasion, pas la vengeance
Il ne s’agit pas de se venger. Il s’agit de rappeler à Washington que le commerce transfrontalier est une voie à double sens. Vous nous faites du tort ? Nous avons les moyens de vous rendre la vie difficile – avec politesse, professionnalisme et persévérance.
Les droits de douane sont émoussés. L’asymétrie est plus intelligente. Il est temps de se battre comme si nous étions en 2025 et non en 1995.
Michael Deane Copropriétaire, Vice-président, Services à la clientèle Fier étudiant de l’histoire économique