La leçon que les Canadiens tirent actuellement des menaces tarifaires de Trump, ainsi que le climat plus général des tarifs douaniers et des pressions commerciales, ont placé les relations canado-américaines sous les feux de la rampe.
Si de nombreux experts affirment que certaines mesures américaines sont précipitées – et même potentiellement illégales au regard du droit américain – il n’en demeure pas moins que le Canada se trouve dans une situation précaire. Les mesures unilatérales du président Donald Trump, notamment les droits de douane et l’évocation des problèmes de sécurité nationale à la frontière nord, ont semé la confusion et la tension économique.
Bien que l’imposition de ces droits de douane ait été suspendue pendant 30 jours, la menace qu’ils représentent a laissé une cicatrice sur de nombreux Canadiens quant à leur sentiment à l’égard de notre allié du sud. Les Canadiens s’en souviendront longtemps. Même avec la pause tarifaire, les Canadiens prennent des décisions d’achat pour éviter d’acheter des produits américains dans la mesure du possible. Je crains que cette cicatrice ne subsiste longtemps. Ce qui était autrefois considéré comme notre ami le plus proche, celui avec lequel nous partagions fièrement la plus longue frontière non gardée du monde, a maintenant montré son intention d’attaquer notre économie à grands coups de fusil. Ce n’est pas ainsi que fonctionne la diplomatie. Pouvons-nous rejeter la faute sur un seul homme ? Même si nous le souhaitons, la responsabilité est partagée. Les Républicains ne l’ont pas dissuadé de prendre des mesures aussi irréfléchies. En outre, il a fait campagne sur ce thème et beaucoup ont soutenu, en connaissance de cause (mais pas toujours), son discours sur les droits de douane à l’égard du Canada.
Une autre indication
L’autre indication de M. Trump est que les États-Unis ont été exploités par d’autres pays. À tous points de vue, le pays le plus puissant de la planète, qui possède certaines des entreprises les plus puissantes du monde, a toujours fait valoir son pouvoir dans toutes les négociations (et cela vient de nombreux Américains à qui j’ai parlé). Cette affirmation est donc complètement fausse.
Malgré ces turbulences, les relations transfrontalières restent cruciales et les Canadiens continueront à faire des affaires avec leurs partenaires américains. Toutefois, la raison d’être de ces droits de douane, à savoir l’arrêt du fentanyl à la frontière, alors que la capture totale de fentanyl entrant aux États-Unis en provenance du Canada s’élevait à 43 livres en 2024, est franchement insultante pour les Canadiens.
Le concept de capital social de Robert Putnam souligne l’importance de la confiance, des réseaux et de l’engagement civique dans le renforcement des communautés et des institutions. Dans les relations canado-américaines, le capital social est évident dans les liens économiques profonds, les valeurs culturelles partagées et la diplomatie coopérative, qui favorisent la confiance mutuelle et la collaboration. Les États-Unis, d’un seul geste, ont grignoté ce capital social durement acquis (d’autres parleront de bonne volonté). Je vous donnerai trois exemples simples de la constitution d’un capital social grâce aux efforts du Canada : c’est l’ambassade canadienne qui a risqué sa vie pour faire sortir en douce les otages américains de Téhéran en 1979/1980, et nous étions aux côtés des Américains en Afghanistan et en Irak. Il ne fait aucun doute qu’il peut y avoir des irritants commerciaux ou des irritants concernant notre niveau de dépenses militaires, mais s’il y a des irritants, ils devraient être résolus à la table des négociations – et non par une guerre économique contre un allié qui s’est tenu aux côtés des États-Unis.
Le dernier conflit en dateThe Latest Dispute
Ce dernier différend a mis en évidence les vulnérabilités d’une dépendance excessive à l’égard du marché américain. Il est temps que les hommes politiques et les entreprises du Canada prennent des mesures significatives en faveur de la diversification économique. Cela passe par le renforcement des relations commerciales avec d’autres partenaires internationaux, ainsi que par l’élimination des barrières à l’intérieur de nos propres frontières. Le commerce interprovincial reste frustrant dans de nombreux secteurs, ce qui empêche les entreprises canadiennes de se développer efficacement dans leur propre pays. Et oui, nous devons également penser aux oléoducs et aux gazoducs. Le fait que notre pétrole brut ne s’écoule pas de l’Alberta vers l’est est un manque total d’opportunités de marché. Bien que le Canada dispose de capacités de raffinage nationales, celles-ci sont insuffisantes pour traiter le volume total de pétrole brut produit. Nous devons changer cela. Ce moment doit servir de signal d’alarme pour éliminer ces obstacles et construire une économie plus autonome et plus résiliente.
Conclusion
Même si les États-Unis resteront toujours un partenaire commercial important, cet épisode devrait montrer clairement que le Canada doit suivre une voie économique plus indépendante. Dans un prochain article, j’examinerai comment les Canadiens peuvent appliquer ce raisonnement au secteur de la relocalisation et les avantages qu’il y a à choisir des services de relocalisation canadiens. Mais pour l’instant, la leçon générale est claire : le Canada doit agir de manière décisive pour protéger son avenir économique.