Pour les Canadiens qui s’installent aux États-Unis, il est essentiel de comprendre les nuances de l’article 116 de la loi relative à l’impôt sur le revenu, en particulier lorsqu’il s’agit de vendre un bien immobilier au Canada. L’article 116 est principalement conçu pour s’assurer que les non-résidents qui vendent une propriété canadienne paient l’impôt sur les plus-values, ainsi que toute autre obligation en matière d’impôt sur le revenu, avant de quitter le pays. Cette disposition a des implications considérables pour ceux qui sont en train de déménager, en particulier lorsqu’il s’agit de naviguer dans les complexités de la fiscalité transfrontalière.
Qu’est-ce que la retenue au titre de l’article 116 ?
L’article 116 de la loi canadienne de l’impôt sur le revenu impose aux non-résidents qui vendent certains biens canadiens imposables de notifier la vente à l’Agence du revenu du Canada (ARC) et d’obtenir un certificat de conformité. Ce certificat confirme que tout impôt sur les plus-values dû a été payé ou garanti. Sans ce certificat, l’acquéreur du bien est tenu de retenir une partie du produit de la vente et de la verser à l’ARC – historiquement fixée à 25 % du prix de vente brut.
Cette retenue est destinée à couvrir l’obligation fiscale potentielle découlant de la plus-value de la vente. Elle permet à l’ARC de percevoir les impôts dus par les non-résidents qui, autrement, pourraient être difficiles à retrouver une fois qu’ils ont quitté le Canada.
En quoi l’article 116 est-il pertinent pour les personnes qui s’installent aux États-Unis depuis le Canada ?
S’installer aux États-Unis implique plusieurs considérations fiscales, notamment en ce qui concerne le statut de résident. De nombreuses entreprises proposent des services fiscaux pour aider les personnes transférées dans le cadre de déménagements transfrontaliers. Ces professionnels de la fiscalité peuvent souvent donner un conseil populaire : changez votre statut de résident pour celui d’un Américain dès que possible. Ce changement leur permet de bénéficier de taux d’imposition plus bas aux États-Unis, notamment dans les États où l’impôt sur le revenu est inexistant, comme la Floride et le Texas.
Toutefois, le fait de se déclarer résident américain peut compliquer la vente d’un bien immobilier canadien.Dès qu’un cessionnaire change de statut de résidence, il devient un non-résident du Canada à des fins fiscales, et les exigences de la section 116 en matière de retenue à la source entrent en jeu.Si ce n’était pas le cas, le Canadien pourrait déclarer qu’il n’est pas un « non-résident » et convaincre son acheteur qu’il n’y aura pas de retenue.Mais comme il a déclaré sa résidence aux États-Unis, le bénéficiaire du transfert ne peut prétendre à l’exonération de la retenue à la source et l’acheteur de son bien immobilier canadien doit retenir le pourcentage applicable du produit de la vente.
Le défi de l’obtention d’un certificat de conformité
Pour éviter la retenue de 25 % du produit de la vente, les vendeurs non-résidents peuvent demander un certificat de conformité à l’ARC. Cependant, l’obtention de ce certificat peut être un processus long. Les retards de traitement peuvent empêcher les personnes transférées d’avoir accès aux fonds nécessaires au versement d’un acompte pour l’achat d’une nouvelle maison aux États-Unis, ce qui risque de faire échouer leur projet de relocalisation.
Ce retard devient encore plus important avec l’annonce récente du gouvernement canadien.
L’impact du prochain changement : De 25 % à 35 % de retenue à la source
À compter du 1er janvier 2025, le taux de retenue à la source pour les non-résidents qui vendent des biens immobiliers canadiens passera de 25 % à 35 % du produit de la vente. Ce changement reflète les efforts continus du gouvernement pour s’assurer que les non-résidents paient leur juste part d’impôts sur les ventes de biens immobiliers canadiens. L’augmentation est conçue pour se rapprocher de l’impôt fédéral et provincial combiné qui serait dû sur les plus-values aux taux marginaux d’imposition les plus élevés.
Si cette augmentation de 10 % peut sembler importante, elle souligne l’importance a) de rester résident canadien jusqu’à ce que la maison soit vendue et fermée ; b) d’obtenir un certificat de conformité dans les plus brefs délais. Sans ce certificat, le taux de retenue à la source plus élevé s’appliquera, ce qui aura un impact significatif sur les liquidités immédiates du vendeur et sur sa capacité à financer de nouveaux achats immobiliers aux États-Unis.
Conclusion
Alors que le gouvernement canadien resserre ses politiques fiscales afin de garantir une imposition correcte des propriétaires étrangers, il est essentiel que les personnes qui déménagent du Canada vers les États-Unis connaissent les implications de la retenue de l’article 116. Un bon avocat spécialisé dans l’immobilier doit être au courant. L’augmentation prochaine du taux de retenue à la source souligne encore davantage la nécessité d’une planification fiscale minutieuse et d’une action opportune lors de la vente d’un bien immobilier canadien. Les employeurs et les conseillers fiscaux doivent travailler en étroite collaboration avec les personnes transférées pour s’y retrouver dans ces complexités et assurer une transition sans heurts de l’autre côté de la frontière.