Aussi décourageants que puissent paraître les coûts de location à Toronto et à Vancouver, d’autres villes du monde sont passées à la vitesse supérieure, exigeant des conditions de revenu et des loyers qui font paraître gérables même les marchés les plus compétitifs du Canada. Voici un aperçu de trois marchés locatifs qui mettent en perspective l’expérience canadienne, avec des comparaisons avec les défis de Toronto et de Vancouver.
1. Les Pays-Bas : Trois fois le loyer
Aux Pays-Bas, les propriétaires exigent souvent que les locataires gagnent au moins trois fois le montant du loyer mensuel en revenus bruts. À Amsterdam, où les appartements d’une chambre à coucher dépassent régulièrement 1 500 euros, les locataires potentiels doivent justifier d’un revenu d’au moins 4 500 euros par mois. Cette exigence élevée n’est pas seulement un défi pour les employés, c’est aussi un obstacle pour les employeurs qui envisagent des délocalisations. Les salaires nécessaires pour répondre à ces exigences ne sont souvent pas une priorité pour de nombreuses entreprises, ce qui fait d’Amsterdam une option moins attrayante pour la délocalisation des talents.
- Toronto : Si le coût du logement est élevé, les revenus exigés sont généralement deux fois supérieurs au loyer. Avec un loyer moyen d’environ 2 500 CAD pour une chambre à coucher, les locataires doivent gagner environ 5 000 CAD par mois, ce qui est plus accessible que les critères d’Amsterdam.
- Vancouver : Le loyer moyen pour une chambre à coucher est proche de 2 700 CAD, mais la condition de revenu reste similaire à celle de Toronto, ce qui la rend plus réalisable que le modèle néerlandais.
2. San Francisco, États-Unis : Quatre fois le loyer
Dans la région de la baie de San Francisco, les locataires doivent gagner quatre fois le montant du loyer mensuel pour pouvoir prétendre à une location. Avec des appartements d’une chambre à coucher dont le prix est souvent supérieur à 3 500 USD, les locataires doivent gagner 14 000 USD par mois pour passer les contrôles de revenus. L’impact sur les décisions de relocalisation est significatif – les entreprises peuvent hésiter à déplacer leurs employés ici, car le paiement de salaires aussi élevés rend souvent les relocalisations non viables sur le plan financier. En comparaison :
- Toronto et Vancouver : Même si le coût de la vie est élevé, le rapport entre le revenu et le loyer est généralement plus indulgent. Il est rare que les exigences en matière de revenus atteignent quatre fois le montant du loyer, ce qui rend les villes les plus chères du Canada plus accessibles pour le locataire moyen et moins décourageantes pour les entreprises qui envisagent de s’y installer.
3. Singapour : Des coûts initiaux à foison
Bien que les revenus multiples ne soient pas aussi élevés qu’aux Pays-Bas ou à San Francisco, le marché locatif de Singapour exige des frais initiaux élevés. Outre les dépôts de garantie, les locataires doivent souvent payer plusieurs mois de loyer à l’avance. Il n’est pas rare que les locataires aient besoin de six mois de loyer – couvrant les dépôts de garantie, les frais d’agence et les paiements initiaux – simplement pour emménager. Cette charge peut rendre Singapour moins attrayante pour les entreprises qui envisagent des projets de délocalisation, car l’effort financier requis pour le logement devient un obstacle important. En comparaison :
- Toronto et Vancouver : Les frais initiaux comprennent généralement le premier et le dernier mois de loyer ainsi qu’un dépôt de garantie, ce qui rend la charge initiale moins lourde et plus prévisible. Même si les loyers élevés restent un problème, l’absence de frais supplémentaires rend le marché canadien plus facile à appréhender pour les nouveaux employés.
Le bilan : Les villes canadiennes ne sont pas les pires
Toronto et Vancouver peuvent sembler chères, mais à l’échelle mondiale, le paysage locatif est encore plus difficile dans des villes comme Amsterdam, San Francisco et Singapour. Pour les entreprises qui envisagent de déménager, les exigences strictes en matière de salaire et de mise de fonds initiale dans ces villes peuvent être très dissuasives, ce qui rend les marchés locatifs canadiens, malgré leurs coûts élevés, plus attrayants à la fois pour les employeurs et pour les employés. Les villes canadiennes, malgré tous leurs défauts, offrent des conditions de revenus plus raisonnables et des coûts initiaux moins prohibitifs, ce qui permet aux locataires canadiens de pousser un soupir de soulagement – ou du moins de prendre un peu de recul !